Actualisé le 31:05:2023 09:10

Lobbying
Les acteurs majeurs
20 millions d’euros
pour moderniser l’usine de méthanisation

Mise en service en 1988, l’usine de méthanisation d’Amiens va être modernisée, pour mieux valoriser ses déchets ménagers. Un investissement de 20 millions d’euros sur trois ans pour le groupe Idex, qui s’est vu réattribuer pour 15 ans la délégation de service public pour l’exploitation de l’usine.
Diminuer la part des déchets ménagers finissant en centre d’enfouissement et optimiser la valeur énergétique : c’est le double objectif de ces travaux, qui représentent "une nouvelle étape dans le processus d’amélioration des performances en matière de traitement des ordures ménagères", comme l’indique dans un communiqué Amiens Métropole.
"Spécialisé dans les services à l’énergie et à l’environnement Idex déploie son activité autour de deux axes stratégiques : la valorisation des énergies du territoire, avec les réseaux de chaleur et de froid et les UVE, et l’efficacité énergétique des bâtiments et des process", rappelle Yan Charbonnel, directeur du pôle Unité de valorisation énergétique (UVE, qui regroupe les activités d’incinération de déchets ménagers, méthanisation, compostage et les centrales de production d’énergie à partir de biomasse) d’Idex qui a 15 usines en exploitation sur toute la France, et deux en construction. Groupe franco-français, Idex se tourne depuis 2018 vers le développement à l’international avec son nouvel actionnaire. "Amiens est l’une de nos toutes premières usines de méthanisation de déchets ménagers en France, poursuit Yan Charbonnel. Nous étions précurseurs à l’époque. Amiens Métropole nous a faits confiance depuis le début à travers les solutions qu’Idex a proposées pour l’accompagner. Nous essayons d’anticiper les évolutions réglementaires et techniques, en prenant en compte les enjeux de la transition énergétique".
Transformation des refus
C’est ce que vise le groupe avec ces travaux qui courent jusqu’en 2023, "afin de préparer l’avenir pour les deux prochaines décennies, c’est un enjeu important en matière de transition énergétique pour Amiens Métropole, auquel Idex se devait de répondre". Grâce à cet investissement de 20 millions d’euros, l’usine de méthanisation d’Amiens – qui compte 33 salariés et va recruter six nouveaux collaborateurs – va faire passer le taux de valorisation des déchets ménagers et biodéchets de 57 à 80%. "Aujourd’hui, cette usine génère des refus qui partent en centre d’enfouissement technique, et qui représentent un pouvoir calorifique intéressant. L’idée, c’est de transformer ces refus en Combustible solide de récupération (CSR), un matériau qui remplace une énergie fossile et utilisé en général dans des chaufferies dédiées aux industriels", détaille Yan Charbonnel. Pour réduire ce volume de déchets, un atelier de préparation des CSR va voir le jour, il permettra de transformer les 26 000 tonnes de refus envoyés en centre d’enfouissement en 20 000 tonnes de CSR.
Création d’un cinquième digesteur
L’usine de méthanisation produit du biogaz, envoyé dans deux moteurs de cogénération produisant de l’électricité et de la chaleur. "C’est un système qui fonctionne bien, note le directeur. Nous allons avec les travaux engagés produire encore plus de biogaz, un peu plus de 10 millions de m3 seront produits, soit une augmentation d’environ 10%. Les déchets arrivent aujourd’hui dans les mêmes digesteurs que ceux des déchets ménagers et des biodéchets. Demain, nous allons mettre sur pied deux filières spécifiques avec la création d’un cinquième digesteur, cette unité de traitement sera dédiée aux biodéchets, pour plus de souplesse dans notre fonctionnement et pour répondre à la réglementation". Cette séparation des flux va permettre l’envoi en épandage de jus issus du traitement des seuls biodéchets. Concernant la filière des déchets ménagers, un évapoconcentrateur va être mis en place pour supprimer les jus excédentaires : "Il s’agit de concentrer la matière organique des ces jus et de recycler une eau propre, pour réduire nos consommations", précise Yan Charbonnel. Parallèlement l’usine continue de travailler sur l’amélioration de la qualité du compost qu’elle produit, à partir de la filtration de la matière sortant des digesteurs. Chaque année, 20 000 tonnes de ce compost normé et destiné à l’agriculture sont valorisées dans un rayon de 20 à 25 kilomètres autour de l’usine.
L’usine de méthanisation d’Amiens en chiffres
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Capacité de l’usine : 106 000 tonnes/ an.
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12 millions de m3 de biogaz vert produit chaque année.
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2 moteurs de cogénération qui produisent l’équivalent de la consommation électrique de 4 200 foyers.
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Capacité des 4 digesteurs : 10 700 m3.
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20 000 tonnes/ an de compost produit et vendu à destination du monde agricole.
Le groupe Idex en France, c’est :
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Plus de 100 agences.
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4 000 collaborateurs.
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Plus d’un million d’euros de chiffre d’affaires en 2019.
5 janvier 2023
"Pour la première fois, les charges de service public de l’énergie sont une recette pour l’Etat"
2023 est la première année pour laquelle les charges de service public de l’énergie à compenser aux opérateurs sont négatives. L’amplification de la hausse des prix de gros de l’énergie entraîne une réévaluation en forte hausse de la recette pour l’Etat en 2023 : - 32,7 Mds d’euros pour les charges à compenser en 2023.
Cette hausse est principalement portée par le soutien aux énergies renouvelables en France métropolitaine continentale : les prix de gros de l’électricité sont devenus en moyenne supérieurs aux tarifs garantis par l’Etat dans les contrats de soutien aux énergies renouvelables. La CRE prévoit, dans les conditions actuelles de prix de gros, que toutes les filières d’énergies renouvelables en métropole continentale représenteront des recettes pour le budget de l’Etat, pour une contribution cumulée, de 30,9 Mds d’euros au titre de 2022 et 2023. La filière éolienne terrestre contribue majoritairement à cette recette, à hauteur de 21,7 milliards, la filière photovoltaïque à hauteur de 3,5 milliards, et la filière hydraulique à hauteur de 1,7 milliard. La filière du biométhane injecté y contribue également à hauteur de 0,9 Mds".
Et voilà, des charges négatives = des recettes
La méthanisation devient rentable (surtout pour l'état) même si, par contrat, le prix de rachat est inférieur au prix de marché.
Pour les méthaniseurs, pourquoi signer un tel contrat ? c'est plus rentable de vendre au prix de marché, non ?
D'ailleurs, actuellement, s'ils produisent plus que leur contrat ils peuvent le faire, il suffit de mettre un peu plus de maïs (CIVE ou pas qui va contrôler ?)
Jean-Pierre Le Lan (CNSM)
13 décembre 2022
À Châtellerault (86), Sorégies a inauguré sa première station d’avitaillement en biométhane pour véhicules de la Vienne Un carburant 100 % renouvelable et local, dit-on. Vraiment ?
Le gaz soi-disant bio et local distribué à la pompe de la nouvelle station de Châtellerault vient d’où alors ? "C’est du gaz naturel liquéfié et réchauffé d’origine fossile en provenance d’Algérie qui arrive des terminaux méthaniers de Donges (Loire-Atlantique) jusqu’à Châtellerault via les réseaux GRTgaz et GRDF".
Alors, pourquoi affirmer que le gaz naturel est bio et local ? "Physiquement, il ne l’est pas mais, contractuellement, il l’est. On assure aux clients qui viennent s’approvisionner à la station de Châtellerault qu’ils s’avitaillent avec du biométhane produit à Airvault".
8 août 2022
Pouvoir d'achat : le Sénat se prononce sur le volet énergie du projet de loi et soutient le biogaz !!!
Après l'adoption en première lecture par le Sénat le 29 juillet, une commission mixte paritaire a approuvé le projet de loi pour le pouvoir d'achat le 1er août. Les deux avis apportent plusieurs modifications au volet énergie.
7 décembre 2022
Bras de fer autour des surprofits du biogaz entre l'Etat et les producteurs
Soucieux de contenir la hausse des prix de l'énergie, le gouvernement veut plafonner entre 60 et 110 € le MWh, le prix de vente de l'électricité produite à partir de déchets ou de biogaz. Une mesure jugée très préjudiciable pour la filière qui pointe un tarif qui ne couvre pas les coûts
Franchement on ne va pas les plaindre
12 octobre 2022
A l'heure où la souveraineté alimentaire devient critique,
la méthanisation consomme déjà en France 370 000 ha de cultures dédiées, dont 70 000 ha de maïs. Soit plus de la Surface Agricole Utile (SAU) totale d'un département métropolitain moyen ! Le tout pour seulement 6-10 TWh de gaz délivré ! Rappel: le gaz russe représente 80 TWh
annuels : est-on prêts à sacrifier la SAU de 8 à 12 départements ?
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4 août 2022
On va droit dans le mur avec la méthanisation, çà va finir par se savoir ...
Construit pour protéger l’eau minérale d’Évian, le méthaniseur du plateau de Gavot, en Haute-Savoie, se révèle être un gouffre énergétique et financier. Après cinq ans de gestion privée et en l’absence de rentabilité, le délégataire souhaite aujourd’hui se retirer, contraignant à une reprise forcée en régie intercommunale d’un équipement mal pensé et déficitaire. Chronique d’un scandale annoncé.
15 avril 2023
Agro-alimentaire. Omerta, dérives... "Silence dans les champs", le livre-enquête sur un système opaque
Dans un livre paru le
12 avril 2023, le journaliste Nicolas Legendre décrypte les mécanismes de l'industrie agro-alimentaire en Bretagne. S'appuyant sur des centaines de témoignages, il met à nu "un système" opaque qui broie les plus faibles et en enrichit d'autres. Une machine bien huilée où l'omerta est la règle.
4 mai 2023
Haute Savoie
Un méthaniseur dont le fonctionnement est dit "largement déficitaire"
Nous en parlions déjà le 4 août 2022