Actualisé le 28:11:2023 09:00

Méthanisation
agricole
Les premiers sites ont été construits à partir de 2003. A fin juin 2019, on dénombre 643 unités de méthanisation en fonctionnement en France, dont 84 qui injectent directement du "biométhane" dans le réseau de gaz.
Leurs puissances énergétiques sont très variées.
Un projet commence à être viable, d'un point de vue économique, à partir de 8 000 tonnes/an de matières traitées. Mais la typologie très variée des projets fait que leur taille est rarement un critère pertinent pour évaluer leur durabilité agricole et environnementale. C’est notamment le cas des projets mutualisés, portés par des collectifs d’agriculteurs.
Pour caractériser une unité de méthanisation et en évaluer les enjeux, on utilise principalement les critères suivants :
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taille de l’unité : les tonnages de matières traitées et la puissance énergétique de l’unité,
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types des matières traitées : effluents, matières végétales, biodéchets d’industries ou des ménages,
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provenance des matières : exploitations agricoles engagées dans le projet, de l’agro-alimentaire, de collecteurs de déchets du territoire,
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gouvernance : projet individuel, collectif, incluant des acteurs du territoire (publics ou économiques) ou des industriels extérieurs,
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maîtrise de l’exploitation de l’unité : par le/les agriculteurs ou par un prestataire extérieur,
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utilisation du digestat : plan d’épandage autonome, matériel utilisé.
En France, les pouvoirs publics soutiennent le développement de la méthanisation à partir du traitement des effluents d’élevage et des résidus agricoles, ainsi que le co-traitement des biodéchets.
Le soutien public à la méthanisation vise à la fois :
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le développement des énergies renouvelables par des tarifs d’achat garantis de l’énergie,
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la réduction des pollutions aux nitrates à l'aide du plan Énergie méthanisation autonomie azote.
Sur la question spécifique des cultures énergétiques dédiées, qui remplaceraient une culture alimentaire, deux garde-fous existent en France :
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il est interdit d’introduire plus de 15 % de cultures principales (cultures énergétiques remplaçant une culture alimentaire), en moyenne annuelle, dans un méthaniseur,
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pour les unités qui valorisent l’énergie par injection dans les réseaux de gaz : le tarif d’achat de l’énergie baisse de plus de 20 % si les résidus végétaux ne sont pas des inter-cultures de couverts mais des cultures énergétiques dédiées.
La méthanisation territoriale
Il s'agit de projets de "méthanisation centralisée", souvent collectifs, dont le rayon de chalandise des déchets et des coproduits à méthaniser se situe au niveau d’un territoire.
La typologie des matières utilisées est souvent plus diverse que celle des projets dits "à la ferme" : déchets et effluents d’exploitations agricoles mais aussi d’industries agroalimentaires, restes ou produits alimentaires invendus, périmés ou abimés, déchets verts, boues de station d’épuration industrielle ou municipale …
La taille de ces projets est très diversifiée.
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Pour la valorisation du biogaz par cogénération, la puissance des moteurs généralement rencontrée se situe entre 250 kWel et 2 MWel.
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Pour la valorisation du biogaz par injection, les débits d’injection du biométhane sont en général supérieurs à 300 Nm3/h.
En augmentant la taille et les moyens par rapport à un projet individuel, un projet collectif vise à bénéficier d’économies d’échelle au niveau des investissements et des charges d’exploitation. Le financement, la rentabilité, et donc la pérennité de ce type de projet sont donc souvent plus aisés, même si cela n’est pas sans induire des contraintes administratives supplémentaires et des problématiques d’acceptabilité.